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Architects Against Housing Alienation!

POUR METTRE FIN À L’ALIÉNATION DU LOGEMENT AU c\a\n\a\d\a, NOUS DEMANDONS…

¹La restitution des terres ancestrales!

²Des logements sur le territoire

³Pavillons pour la construction d’habitations au sein des Premières Nations

Une architecture réparatrice

Une taxe sur l’embourgeoisement

Des propriétés excédentaires pour le logement

Des communautés intentionnelles pour les personnes sans logement!

La propriété collective!

Habitat solidaire!

¹⁰Écosystèmes ambiants communs!

Rejoindre la campagne

MANIFESTE

Mettons fin à l’aliénation du logement!

Le logement au c\a\n\a\d\a se caractérise par l’insuffisance d’habitations abordables, le délabrement, le manque de logements de taille appropriée, la précarité et le sans-abrisme. C’est ce qu’on appelle l’aliénation du logement, c’est-à-dire la rupture des attaches fondamentales à un chez-soi. Ce phénomène nous sépare du territoire que nous habitons, du réseau social qui nous soutient et de l’intégrité de nos vies créatives. Nous sommes Architects Against Housing Alienation (AAHA) et nous croyons que le système du logement actuel au c\a\n\a\d\a doit être aboli! (À noter : nous employons la graphie préconisée par Simoogit Saa Bax Patrick Stewart, dont les barres obliques évoquent la séparation des territoires d’origine.)

La transformation de territoires et de maisons en produits générant des profits a un effet aliénant. Cet état des choses a commencé au début de la colonisation avec la saisie des terres. Lorsque les colons européens sont arrivés au c\a\n\a\d\a, ils ont entamé un processus qui a non seulement violemment dépossédé les peuples autochtones de leurs terres, mais également attaqué les modes de savoir et les façons de faire autochtones. Dans la foulée de cette rencontre, la terre a été conceptualisée comme une propriété privée réservée à l’usage exclusif de son propriétaire, a été rendue facilement échangeable et a été mise en circulation en dépit de son caractère fondamentalement enraciné. Le c\a\n\a\d\a est divisé par des limites de propriété et déchiré par la course au profit, qui l’emporte sur l’attachement au lieu.

Aujourd’hui, les maisons sont conçues pour être des biens échangeables. Elles suivent les règles de la spéculation immobilière et deviennent des outils d’accumulation de richesse que l’on peut facilement échanger pour réaliser des profits, ce qui donne lieu à des environnements racistes, sexistes et classistes. L’aliénation du logement dépouille de façon disproportionnée la classe ouvrière, les femmes et les personnes racisées de leur pouvoir de choisir leurs moyens de survie et d’épanouissement. La production de logements axée sur les profits dépend de pratiques d’emploi exploitant la main-d’œuvre et de pratiques de construction et d’extraction de ressources qui sont non durables et qui dégradent l’environnement.

Nous cherchons à mettre fin à l’aliénation du logement en reconstruisant les liens à la terre, à la communauté et à l’autodétermination créative. En tant qu’activistes, porte-parole et architectes, nous collaborons pour créer une volonté politique, des cadres économiques et politiques ainsi que des plans pour des logements valorisants pour toutes les parties sur les plans social, écologique et créatif.

Pour mettre fin à l’aliénation du logement au c\a\n\a\d\a, nous demandons :

  1. La restitution des terres ancestrales : Nous demandons que toute terre revendiquée par le c\a\n\a\d\a comme terre de la « Couronne » soit restituée aux Premières Nations, aux Métis et aux Inuits en tant que terres autochtones.
  2. Des logements sur le territoire : Nous demandons la création, sur le territoire, de communautés nomades et hors réseau pour les femmes et les filles autochtones, avec un accès à des services de soutien sécuritaires, abordables, culturellement adaptés et complets.
  3. Des pavillons d’apprentissage pour la construction d’habitations pour les Premières Nations : Nous demandons la création, dans les réserves, de pavillons d’apprentissage liés à des unités de production de logements afin de renforcer les capacités dans les communautés et d’ancrer la production de maisons et de leurs composantes dans les valeurs, la langue et l’éducation de la communauté.​
  4. Une architecture réparatrice : Nous demandons une architecture réparatrice pour les personnes noires résidant qui ont été déplacées ou qui sont à risque de l’être en raison de l’embourgeoisement dirigé par l’État. Nous demandons à l’État d’indemniser ces personnes en finançant des fiducies immobilières dirigées par des membres de la communauté noire aux fins de la création de logements et d’espaces commerciaux abordables dans le quartier.
  5. Une taxe sur l’embourgeoisement : Nous demandons une taxe sur l’embourgeoisement afin de récupérer la plus-value imméritée pour construire et garantir des logements très abordables au sein d’une fiducie immobilière au bénéfice de la communauté.
  6. Propriétés excédentaires pour le logement : Nous demandons à ce que tous les ordres de gouvernement rendent accessibles les actifs publics excédentaires pour le développement de logements abordables et pour le bien public, qui n’est pas – et qui ne sera jamais – à vendre!
  7. Des communautés intentionnelles pour les personnes sans logement : Dans tout le Canada, l’écart se creuse rapidement entre l’itinérance dans la rue ou dans des campements improvisés et l’accès à un logement à long terme. Pour venir en aide aux personnes sans logement, les villes doivent utiliser les terrains sous-utilisés pour financer et construire des communautés intentionnelles où les gens bénéficient de services, partagent les responsabilités communautaires et reprennent le contrôle de l’espace et de leur vie.
  8. La propriété collective : Nous demandons aux municipalités d’intégrer des lignes directrices qui privilégient la colocation collaborative, les coopératives d’habitation et le cohabitat plutôt que le développement immobilier spéculatif, et nous demandons aux coopératives de crédit et aux banques d’éliminer les obstacles aux modèles de financement coopératifs et de créer des voies pour y accéder.
  9. Des logements d’entraide: Nous demandons des logements d’entraide dans le noyau urbain, où la densité et les programmes de soutien répondent aux besoins actuels, favorisent le développement de la communauté et offrent un soutien culturellement approprié aux personnes réfugiées. Un développement à grande échelle favorisera la coopération entre des personnes ayant des origines et des expériences diverses.
  10. Des biens communs des écosystèmes ambiants: Nous demandons une vision et un processus participatif pour un développement de logements qui préserve les écosystèmes urbains ambiants comme des biens communs qui sont accessibles en permanence et qui sont nécessaires aux logements sociaux. Ce processus doit mener à des mesures concrètes pour améliorer les biens communs des écosystèmes ambiants.

Atlas de l’aliénation du logement (film)

Comment avons-nous pu en arriver là? The Atlas of Housing Alienation, une collaboration avec le productrice et monteuse cinématographique Marie-Espérance Cerda, est un court métrage documentaire original qui présente l’histoire de l’aliénation du logement au c\a\n\a\d\a. Des images historiques sont présentées dans une série de chapitres thématiques posant un regard critique sur l’histoire du territoire, de la colonisation, du capitalisme et du logement à l’endroit que l’on appelle aujourd’hui c\a\n\a\d\a. On évoque d’abord la période précoloniale sur l’Île de la Tortue, où étaient établis les peuples autochtones. On explore ensuite l’émergence de nouvelles notions de propriété ayant résulté du contact entre les peuples autochtones et les colons européens au fil de leur progression vers l’ouest, l’industrialisation, les inégalités associées aux origines ethniques et au genre en matière de logement ainsi que les conditions actuelles entourant la financiarisation et le sans-abrisme. Pour équilibrer la tendance parfois fortement propagandiste du matériel source (la vente des frontières canadiennes aux colons blancs), le court métrage soulève des questions importantes et expose la complexité de l’histoire en recourant au montage, à une narration et à une structure par chapitre étoffant l’histoire de la nation qui est mise de l’avant.

Pas à vendre!

Nous sommes Architects Against Housing Alienation (AAHA) et nous croyons que le système du logement actuel au c\a\n\a\d\a doit être aboli!

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2023, Architects Against Housing Alienation